Le Vrai/Faux des idées reçues sur l’alternance
Il y a quelques années, l’alternance était considérée comme un mode de formation de seconde zone réservé aux mauvais élèves incapables de rester plus de 5 minutes d’affilée face à un tableau noir… Aujourd’hui, à l’inverse, elle est de plus en plus souvent présentée comme la solution miracle pour lutter contre le chômage des jeunes, et attire de plus en plus d’élèves avides de concret. Où est le faux, où est le vrai ? Nos réponses.
Idée Reçue : L’alternance, C’est Pour Les Métiers Manuels
FAUX Le contrat d’apprentissage s’est ouvert aux diplômes de l’enseignement supérieur depuis près de trente ans, accélérant ainsi l’extension de ce mode de formation aux métiers “non manuels”. Aujourd’hui, il est, par conséquent, possible de devenir commercial, chargé de recrutement, éducateur spécialisé, journaliste ou informaticien, en passant par une formation en alternance.
Idée Reçue : En Alternance, On Ne Peut Préparer Que Des Bacs Pro Et Des CAP
FAUX Depuis le CAP jusqu’aux diplômes des grandes écoles d’ingénieurs et de management, la majorité des diplômes technologiques et professionnels de l’Éducation nationale, ainsi que la plupart des titres et diplômes délivrés par les ministères de l’Agriculture, des Sports, de la Santé, et les chambres consulaires sont accessibles en alternance. Au bout du compte, les jeunes alternants obtiendront des diplômes identiques à ceux délivrés en formation initiale à plein temps. Seule la façon de s’y préparer diffère. Aujourd’hui, l’apprentissage continue de se développer dans les filières du supérieur.
Idée Reçue : Seules L’hôtellerie Et L’industrie Recrutent En Alternance
FAUX Les secteurs qui recrutent le plus de jeunes en contrat d’alternance sont aussi, bien souvent, ceux qui recrutent le plus de jeunes diplômés. Banque, assurance, informatique, énergie, distribution, logistique recrutent surtout des alternants du supérieur. Artisanat, agroalimentaire, bâtiment et hôtellerie-restauration sont les secteurs les plus demandeurs pour les diplômes de niveau CAP, bac pro et BTS.
Idée Reçue : Une Formation En Alternance, Ça Ne Coûte Rien À L’apprenti
VRAI & FAUX Atout incontestable de l’alternance : les frais de scolarité sont entièrement pris en charge par les entreprises, les régions, les fédérations professionnelles et l’État. Contrairement au système de bourses, tous les jeunes peuvent accéder à une formation en alternance, quels que soient les revenus des parents. Par ailleurs, tous les alternants sont censés recevoir une “carte d’étudiant des métiers”, offrant les mêmes avantages que celle de leurs camarades de la filière classique. Cependant, le matériel nécessaire à certaines formations est à la charge des jeunes. Et la facture peut vite être salée dans certaines professions (restauration ou coiffure, par exemple).
Idée Reçue : En Alternance, On Est Mal Payé
VRAI & FAUX Comme tout contrat de travail, le contrat en alternance donne droit à une rémunération. Calculée en pourcentage du SMIC, celle-ci est progressive selon l’âge de l’apprenti et la durée du contrat, et peut être majorée en cas d’accord d’entreprise plus favorable. Tickets-restaurant, primes, mutuelle, treizième mois, indemnité de transport peuvent également être versés s’ils sont pratiqués dans l’entreprise. Certains conseils régionaux prévoient aussi des compensations financières pour les frais de transport ou de logement. Si le salaire perçu ne permet pas de subvenir seul à tous ses besoins, notamment dans les grandes villes, où les loyers sont très élevés, beaucoup d’apprentis apprécient toutefois ce début d’indépendance financière.
Idée Reçue : En Alternance, On N’a Pas De Vacances
FAUX Il faut avoir accumulé un an d’ancienneté dans la société avant de pouvoir bénéficier de toutes ses vacances. Les règles sont les mêmes pour tout salarié qui débute dans un nouvel emploi. En alternance, c’est une nouvelle vie qui va commencer pour vous. Une vie d’adulte. Dès le premier jour de votre contrat, vous serez salarié d’une entreprise ; un salarié en formation, certes, mais un salarié à part entière, avec un certain nombre de droits… mais aussi des devoirs. Pas question de sécher le travail ou les cours !
Idée Reçue : Si L’entreprise Ferme Ses Portes, On Perd Tout
FAUX L’alternance n’est pas toujours un long fleuve tranquille… Depuis août 2015, le contrat d’apprentissage peut être rompu par l’employeur ou l’apprenti dans les 45 premiers jours de formation en entreprise sans formalité particulière. Passé ce délai, la rupture ne peut être réalisée que par accord écrit signé entre l’apprenti et l’employé. Toutefois, en cas d’obtention du diplôme ou du titre, l’apprenti peut mettre fin au contrat d’apprentissage avant le terme fixé initialement, s’il en a informé l’employeur par écrit au moins deux mois auparavant. Si l’entreprise ferme définitivement ses portes, l’apprenti a droit à une indemnisation au moins égale aux rémunératiosn qu’il aurait dû percevoir jusqu’à la fin de son contrat.